Plastic Beach apparaît comme une étape permettant d’imaginer de nouvelles créations et possibilités.

Nous situons ainsi la musique et l’univers virtuel de Gorillaz dans une forme, bien qu’aporétique, d’utopisme critique qui vise à une transformation en intégrant les dures réalités du présent. Le projet Gorillaz développe une imagination utopique au cœur du potentiel dystopique du présent. La promesse du futur, semble-t-il, ne peut advenir qu’à travers une confrontation à la précarité et à la catastrophe. Tout au long de cette trajectoire, le projet Gorillaz illumine l’angoisse et le désespoir de notre époque grâce à des motifs lyriques et à l’histoire fictionnelle des échappées du groupe, tout en maintenant la tension et l’angoisse au moment d’atteindre la promesse utopique dans la nuit dystopique. Le thème est l’urgence de se cramponner à l’amour et au désir face aux décombres d’un monde épave. La troisième phase est marquée par l’arrivée des personnages virtuels du groupe sur Plastic Beach, allusion aux tourbillons de déchets s’amassant dans nos océans. La deuxième phase coïncide avec « la guerre contre le terrorisme », et Gorillaz de demander si nous sommes « les dernières âmes vivantes » au moment où la lutte pour maintenir l’espoir s’avère difficile. Cette phase coïncide avec le tournant du millénaire, qui aurait dû ouvrir sur « l’avenir » : à la place surgit un paysage marqué par la dévastation de l’environnement, la maladie, la famine, et l’expansion de villes fantômes. La première phase de Gorillaz décrit le commencement du nouveau millénaire comme un futur déjà en décomposition, payant au prix fort les rêves avortés du progrès. Nous caractérisons les thèmes de chacune des trois phases de la production du groupe ainsi : première phase : tension millénaire, deuxième phase : fin du monde, troisième phase : surcharge. La musique et l’univers multimédia de Gorillaz portent sur la question du « futur » depuis la création du groupe. I situate Gorillaz music and presentation in a critical, though aporetic, utopianism which seeks transformation by incorporating the harsh realities of the present. Plastic Beach emerges as a stage for the imagination of new creations and possibilities. The Gorillaz project expresses a utopian imagination in the midst of the dystopian potential of the present. Any possible future, it seems, must be built in the face of precariousness and catastrophe. Throughout this arc, the Gorillaz project thematically illuminates the anxiety and despair of our age through lyrical motifs and the story of the fictional band’s escapades, maintaining this sense of anxiety and tension while reaching for utopian promise in the dystopian night. The pressing theme is about holding on to love and desire in the face of world wreckage. Phase three marks Gorillaz arrival on Plastic Beach, a riff on the gyres of garbage mounting in our oceans. Phase two coincides with the “war on terror,” and Gorillaz portentously ask if we are “the last living souls” as the struggle to hold onto hope proves difficult. The first phase of Gorillaz coincides with the turn of the millennium, what was to have been “the future.” But we find a landscape of environmental devastation, disease, famine, and expanding ghost towns. Gorillaz first phase faces the new millennium at the onset of a future already in decay, paying for the dead dreams of progress.

I categorize the themes of each of the three phases of Gorillaz’s production as follows : Phase One : Millennial Tension, Phase Two : End Times, Phase Three : The Overload. The music and artwork of Gorillaz have raised questions surrounding “the future” since the group’s formation.

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